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IAM, indétrônable !

La chair de poule. Les larmes aux yeux. Une ovation pharaonique. C’est comme ça que l’on accueille les maîtres samouraïs d’IAM du côté de Marseille. A Six-Fours, la donne est la même. Vendredi soir, bien que très nombreux, les spectateurs des Voix du Gaou ne formaient qu’une masse unanime. Fervente, amoureuse et patriote… En toile de fond, un triptyque révèle les trois lettres du nom du crew ornées au sommet d’un dojo.

Plus tellement à la mode et pourtant éternels

Il est 22h45. Le public patiente sagement comme on attend le Messie. Akhenaton, Shurik’n, Kephren et leur dernière recrue montent sur scène. La dévotion exsude de la foule. Sobres et élégants, les quatre membres du groupe arborent un jean et un tee-shirt. Et pourtant uniques. A contre courant dans l’univers lugubrement mercantile et calibré du rap français. Plus tellement à la mode et pourtant éternels.

Ils entament Spartiate Spirit, le titre qui ouvre Arts martiens, leur sixième album. Le texte, d’une rare finesse, fait référence au film 300 et symbolise l’incorruptibilité du groupe qui a su tenir la barre pendant une vingtaine d’années. Les patrons sont de retour. Les trois DJs dont Kheops et Imhotep balancent lessamples de L’Ecole du micro d’argent. Akhenaton et Shurik’n ravivent LE chef-d’oeuvre des chefs-d’oeuvre. Puis, Né sous la même étoile, Petit frère, Chez le mac… tempêtent sous nos crânes. De quoi devenir dingue.

« Ici, on est à la maison »

Deux capes noires et deux sabres laser fluo plus tard, les chevaliers Jedi Akhenaton et Shurik’n hissent l’étendard de L’Empire du côté obscur. Chacun des titres est repris à l’unisson. Les acclamations sont tellement tonitruantes qu’IAM suspend le show. « Merci, ça nous fait chaud au coeur de vous voir tous là à faire tout ce bruit. Ici, on est à la maison. Merci, merci, merci… »

Les lumières pourpres s’éteignent. Des dialogues de westerns retentissent. Il est l’heure pour Akhenaton et Shurik’n d’inviter le Mexique en Provence. Ils enfilent ponchos et sombreros pour célébrer Sentenza, de l’album Sad Hill de Kheops. IAM joue parfois la sophistication en remixant des instru’ truffées de sonorités rappelant l’Egypte, le Japon et la Chine. La mixité comme devise implacable. Encore et toujours.

Le combat politique est dans l’A.D.N. du groupe

Le combat politique est dans l’A.D.N. du groupe. Akhenathon rappelle les prochaines échéances électorales : « Il faut battre le fascisme. Il est de partout. Il est aussi chez les gens qui ont accroché cette banderole devant le Gaou !  » (Ndlr. Il y est inscrit depuis plusieurs jours « Votre musique nous emmerde« ). De la musique, il y en aura jusqu’à l’épuisement collectif. Chemises ouvertes, chaînes en or qui brillent, les mia délirants de la planète Mars entonnent le classique disco qui tue. Les morceaux du nouvel album Les raisons de la colère ouHabitude révèlent leur toute-puissance avant que Shurik’n, seul en scène reprenne Samour.

Le concert est un sans-faute. Nos darons s’éclipsent. Le rappel est sans appel. Un banc occupe la scène. Fusionnel, le public réclame Demain c’est loin qu’Akhenaton et Shurik’n prolongent jusqu’au bout de ce rêve pourpre… Mémorable.

Mounia Bachtarzi